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Un taf, un soumis, un alibi : tout ce qu’on va tomber sur concernant Tinder

February 7, 2022 By Joey

Un taf, un soumis, un alibi : tout ce qu’on va tomber sur concernant Tinder

Un nombre croissant de jeunes gens s’inscrivent via Tinder dans l’optique de reperer autre chose qu’un echange de chlamydiae ou le grand amour. Rencontre avec ces usagers minimum ordinaires.

Par Anne-Sophie Faivre Le Cadre, journaliste

« Tu veux qu’on aille boire un verre ? J’ai besoin de me faire des amis. » L’accroche de Louis, aussi franche qu’originale, surprend ses « matchs » Tinder qui, souvent, ne lui repondent que par un silence entendu.

Bonnes manieres, chemises proprettes et chaussures vernies, le petit homme reste « monte » a Paris depuis deux mois.

« J’me retrouve seul, dans mes 9 metres carres, a tourner en radis. Je ne vais jamais au cinema ou a des expos – j’ai peur du regard des autres. Di?s que tu es seul, tu es i  chaque fois suspect, ici. Aussi, toute la journee, je traine sur des e-boutiques de rencontre. Tinder, Happn, Once, tout y marche. J’me suis meme retrouve concernant Meetic, aussi que je n’ai que 23 ans. »

L’integralite des amis de Louis sont restes a Angers. Sa petite bande, inchangee une primaire a la licence, aligne desormais les demis de cervoise au Bar du Centre, sans lui.

« Je marche pour immonde, alors que j’ai juste besoin d’amis. J’habite capable de perdre trois, quatre heures d’affilee a faire defiler les profils de gens qui ne me parleront jamais. A force, je me degoute moi-meme », soupire le jeune homme, entre ironie et desespoir. « Il pourrait i?tre peut-etre temps que je revient dans le Maine-et-Loire. »

« Ils crevent de solitude »

Meme refrain pour Alice, frele petit femme debarquee de sa Normandie natale a la faveur d’un stage en communication. « Paris me degoute », lache-t-elle d’une voix flutee, limite i  nouveau enfantine.

« Les seules individus que je croise, votre paraissent les collegues de travail – qui m’exploitent – et l’ensemble de ces internautes qui tirent la gueule dans le metro. »

Un apri?m concernant 2, la petit fille donne rendez-vous a ses galants numeriques dans un cafe du XVIIIe arrondissement dans lequel nous nous sommes retrouvees, et ou i§a ne commandera pas grand chose – indemnites de taf obligent. « La plupart des gens que je retrouve sont tel moi : ils crevent de solitude », observe-t-elle.

Pourtant, elle n’a revu que peu de l’ensemble de ses rendez-vous. « Trouver des amis, c’est plus engageant que de degoter un simple plan cul. » La plupart d’entre eux ne l’ont pas rappelee, malgre certains relances.

« C’est une humiliation permanente. Ils ne veulent meme pas coucher avec moi, tu te rends compte ? On passe une bonne soiree, ainsi, puis plus que dalle. Je songe a arreter, mais si je n’ai environ rendez-vous, je n’ai plus de vie sociale. »

Peu de requi?tes originales

De tels profils sont juges « plutot marginaux » par Elie, grand utilisateur de Tinder devant l’Eternel.

« On retrouve trois categories de nanas sur Tinder : celles qui viennent de rompre avec leur mec, celles qui s’ennuient et celles qui recherchent un mec serieux », observe-t-il doctement – avant de perdre son serieux.

« Alice, clairement, elle s’ennuie – mais je peux lui filer le numero d’un copain, si elle souhaite. »

Thomas, seduisant Parisien venu du grand nord, n’a pas recu de nombreux demandes originales, « a part cette fille qui voulait promouvoir le compte Instagram ». Les requi?tes les plus improbables semblent emaner des hommes : du « soumis professionnel » au grand blond reclamant « une baby-sitter pour changer ses couches ».

Trouver du boulot via Tinder ?

Sur le profil Tinder, Camille pose dans des decors aseptises, l’air conquerant et le tailleur fraichement repasse. Apres six mois de chomage, la petit femme a decide de joindre l’utile a l’agreable en recherchant du projet sur Tinder.

« Je cible la totalite des profils correspondant a ma branche. Apres le rituel “Salut, ca va ?”, la premiere question que je pose, c’est : “Est-ce qu’il y a du boulot dans ta boite ?” »

Ces recherches peu conventionnelles ont fourni lieu a deux entretiens formels, qui n’ont, helas, gui?re abouti. « Je m’en fous, je continue. Je suis sure que Tinder is the new LinkedIn », conclut-elle, un rien bravache.

« Il aurait fait votre Excellent mari »

Sarah a des amis, un « super boulot », mais aucune petit-ami en titre. Elle enrage :

« J’ai 35 ans et je viens d’une famille pied-noir. https://www.besthookupwebsites.org/fr/rencontres-dans-la-quarantaine/ L’integralite des dimanches, entre le couscous et les baklava, j’ai droit a la meme question : “Ma fille, quand est-ce que tu nous montre quelqu’un ?” J’ai l’impression d’etre dans un mauvais remake de “Bridget Jones” facon “La Verite si je mens” ! »

Aux grands maux, nos grands remedes : pour mettre fin a Notre ritournelle des questions embarrassantes, Sarah a demande a l’un de l’ensemble de ses contacts Tinder de jouer le role du gendre ideal. Costume, fleurs, compliments a la belle-mere, le Jules factice s’est amuse a bouger le grand jeu, avant d’etre gave comme une oie de succulentes patisseries et interroge sur son ascendance jusqu’a J’ai troisieme generation.

« Il a tellement bien joue le jeu qu’a la fin d’la soiree, on s’est engueules tel un vieux couple », s’amuse la petit cousine.

Cela aurait pu i?tre une belle histoire n’en est jamais une. « Il etait vraiment super en gali?re loti par la nature », deplore-t-elle.

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